Collectif Miriadan

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samedi 10 novembre 2018

La raison et le chemin de vie

Le chemin de vie semble compliqué, opaque et mystérieux sur bien des points. Nous nous retrouvons tous à un moment ou à un autre à douter de notre parcours, à supplier notre âme ou un être divin de nous aider pour simplifier nos choix, pour nous poser enfin dans la paix et le soulagement de l'esprit.

La vie est faites de  hauts et de bas, de lumières et d'ombres, d'actions et de pauses. La vie est une trinité constituée de deux pôles et d'un centre, point de ralliement et de réconciliation. Elle nous ramène au non-jugement, à l'accueil. Et pour cela, elle nous a doté d'un outil : notre mental.

Notre mental est notre révélateur. Il est impartial, honnête et juste. Pourquoi ces mots ? Parce qu'il est notre tableau blanc (ou noir) sur lequel s'imprime notre intériorité. Il est le messager de notre état d'être : tant que nous ne sommes pas en paix, il manifeste nos troubles par des schémas bien connus tels que des pensées fuyantes ou persistantes, ou des pensées dites négatives. En cela, il ne nous trompe jamais. 

Une autre de ses approches est de construire un raisonnement "logique". Une personne s'appuyant sur les faits et les données est définie comme un être de raison, sain et équilibré. Semble, car qu'est-ce qu'un fait ? Selon Wikipédia, "un fait est un évènement advenu ou advenant dans l'histoire d'un individu ou d'un groupe." En clair, nous extirpons une action de son contexte pour l'exposer seule à notre observation. Nous lui enlevons ainsi le sens particulier propre à l'expérience dans laquelle l'évènement s'est produit. 
A partir de là, l'observateur va y projeter ses filtres et croyances, supputations et théories issus de ses propres expériences de vie. Et, en toute honnêteté, il estimera qu'un fait est un fait, indiscutable et impartial. La raison et sa logique le lui confirment d'ailleurs. Surtout, s'éloigner de toute subjectivité que sous-tend l'émotion. Rester neutre. Du moins, c'est ce qu'il croit. 

Les faits hors de leur contexte perdent leur sens particulier mais rassurent le mental chargé d'étiqueter chaque élément qui constitue notre vie, de lui donner une définition en relation avec nos expériences personnelles. Forcément, nous ne pouvons comprendre que selon nos propres ressentis, même avec la meilleure volonté du monde. Nous nous référons toujours à ce que nous avons compris personnellement.
Nous demandons à notre mental de nous protéger de toute souffrance, tout danger, qui peut nous faire plonger dans nos émotions. Il se réfère alors à notre passé et à notre ego qui suggèrent de s'appuyer sur du "concret", celui qui parle de stabilité, de solidité, de permanence, des repères indestructibles (selon ce que nous avons connu nous-même). Et si rien n'est stable ou qu'un changement perturbe notre ordre, alors forcément il y a faute, donc recherche des coupables pour y redonner un sens. 
Nous ne pouvons accepter ne pas comprendre immédiatement, cela nous fait basculer dans un espace inconnu donc effrayant. C'est pourquoi notre mental n'a d'autre choix que de bâtir de hautes murailles entre nos émotions et nous, et ainsi de faire correspondre coûte que coûte nos croyances à notre environnement. Et il a raison puisque c'est ce que nous lui demandons. Il nous est dévoué, aimant. Il est secondé par notre pouvoir créateur qui matérialise la confirmation de nos vérités-croyances. Vous êtes persuadé que les autres ne vous respectent pas ? Les autres vous en apporteront la preuve (refus de céder le passage en voiture, passer devant vous dans une file d'attente, etc.). La vie est généreuse, elle vous offre tous les outils pour que vous obteniez ce que vous demandez dans votre intériorité, quoi que ce soit. Elle ne connaît pas le jugement.

Ressentir est l'essence de la Création, aussi même dans ce que nous croyons être la raison, nous manifestons un état émotionnel : rejet ou désir, pour ou contre. En prônant la logique (rejet des émotions), nous murmurons nos peurs et nos souffrances de vivre dans un monde en perpétuel changement. Nous réclamons timidement le respect de l'autre, son écoute bienveillante et son accompagnement amical. Vivre au nom de la raison est un cri de détresse en soi, face à cet océan déchaîné en nous qui dessine des vagues de souffrance que nous refoulons envers et contre tout, jusqu'à ce qu'il déborde et fasse éclater notre constitution bousculée. Alors, une petite voix se fait entendre, et notre mental dépose dans nos mains une lueur, une flamme qui va nous guider le temps de notre descente en nous-même jusqu'à notre retournement de conscience. Car notre mental n'a jamais perdu le lien avec notre cœur, il a tenu bon le temps que nous nous abandonnions à notre Amour. Il a toujours cru en nous. La raison était sa réponse à notre besoin d'un monde compréhensible et connu, imperméable au changement incontrôlable. C'est une belle expérience enrichissante qui finalement suit les mouvements de notre émotionnel selon une perspective différente.


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